Ce matin j’ai pu lire cela chez Toréador à propos des bonus et autres parachutes dorés en période d’échec dans une entreprise:
“Alors que le gouvernement arrête de tortiller du cul. Pour une fois, Nicolas Sarkozy a une raison légitime de sortir le Kärcher et de nous débarrasser de quelques unes de belles racailles. Puisque son exemple est l’Amérique, qu’il s’inspire de Barack Obama qui n’a pas hésité à limiter les salaires. “
Mais le problème cher Tore, c’est que le gouvernement ne tortille pas du cul, il ne fait que mentir sur les sujet économiques, et avec le culot en plus de fustiger leurs prédécesseurs de n’avoir rien foutu et d’avoir fait des promesse fictives. Or il n’y avait aucun besoin de s’inspirer d’Obama sur le sujet, mais simplement de mettre en application les promesses de campagne de Sarkozy le candidat populiste (avant même que la crise ne soit la) :
Et voilà qu’à Saint Quentin, durant un meeting partisan ayant coûté prés de 400 000 euros, mobilisant 1300 forces de l’ordre et bloquant la ville toute une journée pour un meeting nocturne, Sarkozy se paye le luxe de critiquer les beaux parleurs et de se présenter en homme d’action (voir la vidéo en bas de page). D’ailleurs je n’avais jamais vu un président faire un meeting aux frais de l’État pour se féliciter de sa propre action devant ses partisans en temps de crise, mais j’ai peut être la mémoire courte…
Je croyais alors que le gouvernement avait promis de légiférer en fonction de l’immobilisme du MEDEF face à l’ultimatum du mois d’avril dont parlait Henri Guaino hier.
Mais non, l’Express note le double discours entre rethorique creuse et promesse de Statu Quo sur le sujet:
“Mardi soir, lors d’une réunion publique à Saint-Quentin, il a lancé une nouvelle charge contre les patrons qui perçoivent de “grosses rémunérations“, des bonus, des stock-options ou des “parachutes dorés” malgré leurs échecs, le recours au chômage partiel et à des licenciements ou à l’aide de l’Etat.
“Ce n’est pas responsable et ce n’est pas honnête“, a-t-il dit. Mais il n’a pas reparlé de légiférer sur cette question et n’a évoqué le dépôt éventuel d’un projet de loi à l’automne que pour le partage des profits dans l’entreprise.”
Notre président est un petit joueur, une grande gueule sans aucun doute. Mais son aveuglement, son inaction, sa méprise à l’égard des français, son autosatisfaction à communiquer avec une contradiction éhontée fait de lui le pire des pyromanes. Le facteur anxiogène qu’il incarne ne tardera pas à mettre le feu aux poudres, il sera alors trop tard pour designer les responsables, seuls les coupables trinqueront.
- A lire aussi au bistro d’en face : Pourquoi ne pas prendre l’argent quand il est là ?
- A lire sur le même thème : l’UMP se couche, Sarkozy aussi
- Enfin à ne surtout pas rater une analyse brillante de Malakine sur la dernière annonce en date, l’écriture d’un décret qui finalement n’aura probablement aucune substance autre que celle de la communication.
- La colère de Superno après le discours de Saint Quentin, ça dégomme sec !
- la Plume de presse n’est pas en reste …et pan sur l’hypocrite !
Deux faits dans un seul article:
– Le gentil patron de Valeo, il a peur de rien celui là. Ses employés auraient du le séquestrer aussi tiens! Apparemment on rale beaucoup mais on ne fait rien…
– On entends toutes sortes de prix concernant le meeting, quoi qu’il en soit, ça reste trop cher et complètement inutile. Surtout que ce n’est pas le premier.
Pour finir, ça pétera quand les gens n’auront plus rien, ce qui laisse un petit laps de temps.
“Le facteur anxiogène” j’ai cru que c’était Besancenot !!! :D
Et si tu as besoin de glaçons pour l’apéro, je suis dans le bistrot d’en-face… ;-)
Promesses, promesses… mais apparemment toujours rien de contraignant de la part du Président pour sanctionner les dirigeants et banquiers, à l’origine de la crise.
Les députés, eux, plus proches du “terrain” ont l’air d’être plus attentifs à la crise majeure que nous traversons. Ils l’ont prouvé récemment.
En rejoignant notre combat sur le site SanctionnonLesBanques.com ; on pourra, ensemble, leur donner de nouveaux outils pour défendre le peuple, qu’ils sont censés représenter.
Je trouve assez comique que l’on voit apparaître le concept de “sentiment de crise”, développé par la Droite. En 2002, la Gauche avait imaginé le “sentiment d’insécurité” !
@Philippe –
Oui c’etait la raison de la mise en gras de suggerer la metaphore (poussive…)
Promis je passerai boire un coup un de ces 4
@Toréador –
Tiens cela remet en cause ma perception, j’avais cru que c’etait TF1 qui avait “En 2002, imaginé le “sentiment d’insécurité”” avec la complicite d’ordre concurentielle du JT de France 2.
;)
Ah bon ? Pourtant, il me semblait que c’était un argument de campagne tardif de la Gauche pour expliquer pourquoi Sarko avait tort.
@Toréador –
Euh je suis pas sur de te suivre la, Sarkozy ne fut ministre de l’interieur qu’apres la victoire de Chirac en mai 2002.
Je me rappelle surtout a l’epoque que les medias avaient focalises bcp leur attention sur l’insecurite. L’affaire de Papy Voise avait fait bien du bruit entre autres. Et Jospin avait effectivement suivi le mouvement en abordant le sujet comme un sujet centrale et non peripherique.
En revanche je doute que le sentiment de crise soit l’oeuvre des medias.
Ah oui, tu as raison mea culpa !
Oh dites, j’en ai une pas mal également : Sarkozy s’est vanté que le bouclier fiscal existe depuis 25 ans en Allemagne et que les Allemands y sont tellement attachés que le principe de ne pas payer plus de 50% d’impôts figure dans leur constitution (depuis 25 ans donc).
Voilà-t-y pas qu’Europe 1 (radio plutôt de droite, quand même) s’est payé le luxe d’aller vérifier tout ça. Et là, boum, c’est le drame : le ministre allemand des Finances infirme les déclarations de notre Président : rien de tout cela n’existe dans la constitution allemande, rien ne fixe un niveau maximum de prélèvements pour un quelconque contribuable !
Et là, j’en viens à me poser une question toute bête : si notre Président est quelqu’un capable de débiter des mensonges éhontés (et facilement démontables, par-dessus le marché) face à un public acquis d’avance, sans que cela ne perturbe personne… Mais quel sera son prochain mensonge ? Qui pourra arrêter cette spirale de désinformation qui devrait faire honte à la France entière et qui conduit notre pays droit dans le proverbial mur ???
(Pensez donc, si même le Président dit des conneries, pourquoi les patrons s’en priveraient-ils ?)
Voila qui pose une question plus grande et plus profonde… de nombreuses informations, par tous nos hommes politiques, sont débitées en TV, Radio, sans que l’on puisse en vérifier la vérité… Prendre l’exemple de l’étranger, de dire “là bas ils le font” est souvent fait, et souvent faux, c’est vrai.
Geoffroy de A3com-etik
Ton blog me fait du bien, voilà cela ne veut rien dire et tout dire à la fois. Je te perçois comme un français libre qui a du recul sur ce que nous vivons tous les jours.
Très bien vu la vidéo, cela s’appelle un travail de journaliste, il n’y en a plus beaucoup par ici