Sarkozy méprise la recherche

Le 22 Janvier 2009 Sarkozy a livré un discours lors du lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation. Un discours d’une grande classe, écrit dans un français impeccable devant un parterre d’intellectuels formant l’élite de la nation qui ne put retenir ses larmes devant l’excellence de cette déclaration. Je vous laisse découvrir ce discours au travers de cette vidéo regroupant quelques extraits et qui expose des arguments contradictoires.

Je vous encourage vivement aussi à lire le discours en question en PDF. Car comme le souligne Le Grand Barnum, ce document est un monument dédié à la médiocrité de notre Président ou à son machiavélisme, si l’on considère qu’il a décidé de son propre chef de se passer du talent de Guaino, nous infligeant ainsi en pleine face l’étendue de sa vulgarité, de sa petitesse d’esprit et de son incapacité à communiquer autrement qu’avec le ton d’un pilier de bar analphabète.

“Mais ces admirables chercheurs et ces points forts – j’ose le dire -ne sont-ils pas l’arbre qui cache la forêt ? Ne servent-ils pas parfois d’alibi aux conservateurs de tous poils, que l’on trouve à droite en nombre certain et à gauche en nombres innombrables. Je dis innombrables à gauche car ils sont plus nombreux.”

“Au delà de l’obscénité du paralogisme, on admirera les affligeants “nombres innombrables”, la ponctuation erratique et la faute de grammaire digne d’un élève de CM1.” nous fait remarquer mon confrère kiwisien au cas ou les symptômes dépasseraient le stade préliminaires et que nous soyons d’ores et déjà habitués à cette prose débile.

Ailleurs on remarque que Sarkozy annonce des “réformes” mais aussi qu’il nous offre un peu plus clairement sa conception de la concertation en impliquant la menace d’un gel des financements :

Son discours a sonné une violente charge – en voici un extrait vidéo – contre le système de recherche “infantilisant et paralysant”. Et annoncé la “transformation du Cnrs” en autant d’Agences de moyens (distribuant des crédits mais n’employant pas de chercheurs) que d’Instituts disciplinaires. Il a menacé de cesser les augmentations de moyens financiers si ces réformes n’étaient pas mises en application. Tout en reconnaissant “je sais que ce que l’on vient de décider provoquera des réactions”.
Source Sylvestre Huet sur {Sciences²}

On appréciera aussi la conclusion de l’article d’André Gunthert à propos de ce même discours:

Sarkozy, qui ignore tout de la recherche, ne sait ni comment elle fonctionne, ni même à quoi elle peut servir. La seule notion qu’il mobilise pour en juger se résume à sa mesure politique: le prestige national. Mais soyons sérieux. Qu’est-ce que c’est que cette absurdité de «bataille pour l’intelligence»? Le président s’est-il cru dans un stage de motivation pour cadres? Contre qui faut-il se battre? Où sont nos concurrents? Mondialisée depuis le Moyen-âge, la science échange et partage au mépris des frontières. Il n’y a pas de «bataille pour l’intelligence», mais un concert où les chercheurs français jouent leur partition en fonction des moyens qui leur sont alloués.

Sarkozy est un destructeur, un enfant qui passe ses frustrations sur tout ce qui bouge, usant d’une réthorique ultra populiste basée sur le bon sens, l’esbroufe et le spectacle. Il gesticule pour masquer son manque de perspective et d’idées, qui se résument finalement à des réflexes de privatisation qui relèvent de plus en plus d’une logique passéiste au regard du contexte économique. Les derniers abrutis étourdis qui voient en lui un réformiste devrait se demander quel est vraiment l’agenda de ce président qui cherche à tout laminer, de la justice au parlement en passant par le service public, l’université et même l’armée. Pour être clair je n’ai rien contre les reformes, mais Sarkozy ne reforme pas il refonde totalement, enfin il prétend car pour l’instant il n’a encore rien construit… Cette rupture ne laisse personne tranquille.

Pour ceux qui sont sensibles à cette énième marque de mépris poujadiste, je vous invite à diffuser cette vidéo, ainsi que les différents liens contenus dans l’article. C’est le seul moyen à ma disposition, et peut être à la votre, pour protester.

13 thoughts on “Sarkozy méprise la recherche”

  1. Avant de critiquer l’orthographe et la grammaire :

    “Un discours d’une grande classe, dites dans un français impeccable devant un parterre d’intellectuels formant l’élite de la nation qui ne put retenir ces larmes devant l’excellence de cette déclaration”

    Deux belles fautes dans la même phrase, qui plus est placée tout en haut de l’article…je te laisse le soin de les trouver vu que tu es si fort dans ce domaine…

    Et aussi :

    “Les derniers abrutis qui voient en lui un réformiste”

    Ceci est un propos particulièrement insultant. Libre à toi de juger M. Sarkozy, mais de là à insulter les gens de façon si hautaine…

    Signé une personne qui n’est ni particulièrement fan de notre président, ni détracteur.

    Paul

  2. @Paul
    Ah mais je n’ai aucune prétention a être doué en orthographe je n’ai aucune responsabilité nécessitant d’être qualifie sur ce point contrairement aux personnes écrivant les discours du président.
    Comme je le dis dans ma page A propos, ce n’est pas mon fort ce qui ne me retire pas le droit d’énoncer les erreurs des autres, non mais !!
    Toutefois ce n’est pas le sens de ma critique. Je soulignes par le biais du blog du Grand Barnum qui détaille la qualité du discours de long en large, que ce discours n’est pas écrit correctement non pas en raison de son orthographe ou de sa grammaire mais car la construction des phrases est souvent peu correcte, voir même vide de sens. Au début j’ai cru que le texte avait été improvise, mais non il fut écrit au préalable.

    Franchement la phrase ci dessous est peu digne du successeur de De Gaulle, Pompidou, Mitterand, Chirac ou meme VGE :

    “” que l’on trouve à droite en nombre certain et à gauche en nombres innombrables. Je dis innombrables à gauche car ils sont plus nombreux”

    encore une fois je ne prétends pas moi même maîtriser la langue française correctement, mais quand de mon propre chef je me trouve étonné de la manière dont discours notre Président je me sens totalement le droit d’exprimer mon ennui, mon désarroi ou ma colère lorsque cette médiocrité semble destiné directement a blesser des personnes très qualifiées.

    Cela dit j’ai corrigé les fautes que j’ai pu trouver, enfin je crois… :)

    Concernant le terme abrutis je vais reformuler car mon désir n’était pas d’insulter mais de suggérer l’effet d’abrutissement médiatique qui pèse sur la population croyant encore que Sarkozy réforme le pays pour le bien de tous. Cela dit :
    Libre a moi de traiter d’abrutis qui je veux, même sur un critère totalement réducteur.

  3. C’est toi l’abruti, essaie d’être un peu plus constructif, objectif et à ne pas tomber dans le mépris et la vulgarité !

  4. @Ben
    La vidéo et les liens que j’opposent au discours de Sarkozy sont constructifs pour ma part je n’ai pas besoin d’être constructif lorsque je fais part de mes sentiments qui sont un mélange de honte et de consternation. Concernant le terme abrutis, j’ai rectifie et je penses ainsi avoir levé l’accusation de vulgarité après je ne m’en cacherai pas je méprise Sarkozy par simple réflexe d’autodéfense tant lui même méprise ceux qui l’ont mis en place, qu’il divise au lieu d’unir et cela avec un plaisir non dissimule.

  5. eh beh dis donc, j’en ai raté de belles… et pourtant, en tant qu’ancien chercheur (reconverti), il y a matière à réagir.

    Mon expérience professionnelle m’a amené à côtoyer, voire travailler avec des politiques sur la question de l’utilisation des méthodes de la recherche en sciences sociales pour évaluer les politiques publiques sanitaires et sociales. Joli renversement : Sarkosy utilise des méthodes politiques pour évaluer la recherche.

    @ Ben : les blogs et l’internet participatif ne sont pas là pour invectiver tout le monde, même lorsqu’on se sent mis en cause. Puisque tu parles d’objectivité et d’approche constructive, j’aimerais que tu définisses ces deux notions, histoire de comprendre de quoi tu parles.

    @ Paul : un language policé et aseptisé ne signifie pas une meilleure qualité d’analyse, et l’utilisation de termes crus ou argotiques un défaut de réflexion. Et la revendication de la neutralité est en soi un enjeu politique. Alors ne t’en drape pas en faisant mine de ne pas y toucher :)

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