Obama touche aux salaires du patronnat

Attention c’est une mini révolution. Obama demain doit annoncer une série de mesures restrictives pour les entreprises qui profiteront du plan de relance de plus de 800 milliards de dollars en cours de vote au Congrés.
L’une des mesures qui a deja fuité est le plafonnement à 500 000 dollars annuel des salaires pour les patrons des entreprises aidées. Alors cela peut vous paraitre toujours énorme, et ça l’est, mais en comparaison avec les salaires en cours il ne s’agit pas vraiment d’une correction mais plutôt d’une humiliation, d’une remise en question directe des pratiques salariales dans les grandes entreprises.

The new rules would be far tougher than any restrictions imposed during the Bush administration, and they could force executives to accept deep reductions in their current pay. They come amid rising public fury about huge pay packages for executives at financial companies being propped up by federal tax dollars.
Source : New-York Times

rivalite-barack-obama-sarkozy

En somme Obama agit au lieu de promettre, tout le contraire de Sarkozy. Faut il rappeler les promesses sur le pouvoir d’achat, ou celles faites aux sidérurgistes de Gandrange par exemple, même pas la peine de ressortir tous les grand discours sur la moralisation du capitalisme, l’omni président ne fait que gesticuler et nous baratiner, tiens d’ailleurs vous avez rendez vous jeudi soir pour la dose trimestriel de vaseline.

Finit donc les salaires mirobolant des entreprises non performantes qui ne survivent que grâce à l’argent du contribuable, finit les 20 millions de dollars perçut par Kenneth D. Lewis patron de la Bank of America ou le salaire de 14.4 millions de dollars du patron de General Motors Rick Wagoner.
La seule compensation qui leur sera admise sera celle de la perception de dividendes sur les stock options, ce qui lié au résultat de l’entreprise et donc reste une rétribution logique. Obama ne remet donc pas en cause le système capitaliste, mais en tout les cas il cherche à le moraliser comme il le peut…lui.
De son côté, Sarkozy qui n’a cessé de vouloir précéder Obama dans la gestion de la crise mondiale avant son investiture se retrouve donc face à sa propre impuissance à sanctionner autour de lui ceux qui l’ont amené au pouvoir.

Pour conclure remarquez comment les personnes de l’administration Obama quittent leurs fonctions sans broncher en raison de probleme de paiement d’impots. Comment se fait il alors que les français n’aient pas put obtenir de comptes de la part de Sarkozy concernant son appartement sur l’ile de la Jatte ou que Sarkozy n’ait pas décidé de suspendre Santini de sa fonction dés lors qu’il fut soupçonné par la Justice? Allez savoir, surement une question de traditions, nous venant des Hauts-de-Seine…

8 thoughts on “Obama touche aux salaires du patronnat”

  1. A mettre en parallèle avec l’explosion de hauts-revenus ( le % supérieur), je pense qu’aux USA ça doit etre pire qu’en FR , sur les 10 ou 15 dernières années avec les mêmes aspects que chez nous : donneurs de leçons :o)

    Et coup de pied au cul des andouilles qui veulent que l’argent public serve à refinancer/sauver des entreprises privées sans que la puissance publique n’aie son mot à dire ( cf le billet chez Frednetick sur la loi de 1935).

    On va pourvoir ressortir les phrases grotesques de l’UMP et de Sarkozy sur Obama. Ca va finir par être la comédie de 2009 : le nain va devoir bouffer ses propres mots.

  2. Joli billet qui montre bien une différence majeure entre Sarko et Obama. Espérons que Obama gardera ce cap avec le temps et malgré les nombreuses pressions.

    Cependant, il faudrait savoir exactement comment Obama va imposer ce salaire plafond : par une véritable loi, par le pouvoir de l’Etat dans les CA, ou par une simple “charte de bonne conduite” type Sarko ?

  3. @Dagrouik
    Je serai effectivement curieux de trouver les chiffres relatifs aux evolutions des salaires, mais il y a un detail a souligner, le pouvoir d’achat stagne aux USA pour les classes moyennes et baisse pour les classes pauvres. Ce qui signifie tout de meme que les classes moyennes voient leur salaires evoluer avec l’inflation (en periode de croissance bien entendu) c’est une difference importante. Je suis loin d’apprecier le paysage de l’emploi aux USA , mais les classes moyennes sont regulierement choyees, c’est ce qui fait que le systeme a pu perdure d’ailleurs.

  4. Juste une remarque par rapport au fait que Sarkozy a quand même incité très fortement les banquiers à renoncer publiquement à leurs bonus (http://fr.news.yahoo.com/2/20090211/tbs-les-banques-francaises-s-engagent-da-f41e315.html ). Sarkozy est effectivement beaucoup dans la parole, mais il est aussi dans le geste, ce que beaucoup de personnes semblent ignorer, l’auteur de cet article en premier.

    Dernier petit lien qui dit l’inverse de cet article : http://fr.news.yahoo.com/63/20090211/tpl-obama-s-inspire-t-il-de-sarkozy-5cc6428.html

  5. @djib
    Non je ne l’ignore pas. Mais il y a une difference entre legiferer pour une limitation de salaire dans le cas d’une aide de l’Etat et faire une pression mediatique sur les banquiers francais afin de les faire renoncer a leur bonus. Pression mediatique dont Obama a aussi use et qui merite certainement plus la comparaison avec la communication de Sarkozy que cette histoire de limitation de salaire… Je n’irais pas polemiquer sur la necessite pour Sarkozy de taper sur les banquiers a la veille de mouvements sociaux de grande ampleur en France comme ce fut le cas les semaines passees.

    Et puis l’article que vous citez en second a tendance a surtout montrer la collusion de pensee entre les francais et Sarkozy d’apres newsweek, ce qui franchement est tres caricatural et typique de la part de la presse US.

    “Il y a également cette autre phrase: “En qualifiant de ‘honteux’ et d’avide le comportement de Wall Street, le président américain n’a fait que répéter ce que les Français pensent depuis toujours et s’est inscrit dans le droit-fil des récents propos de Nicolas Sarkozy, pour qui il serait ‘insensé’ de croire que les marchés ont toujours raison.”

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